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Rencontre avec Grégoire de Vaissière, directeur de L’Obs

Masterclass

Lors des masterclass de printemps, les étudiants de l’IJTM ont échangé avec Grégoire de Vaissière, Directeur Général de l’Obs. L’occasion pour eux de plonger dans l’écosystème des médias.

Par Romane Vilain, étudiante en 1e année de Master

« Le monde de la presse n’est plus celui d’il y a vingt-cinq ans » témoigne Grégoire de Vaissière, le jeune Directeur général du magazine L’Obs. Secteur en perpétuelle évolution, confronté aux enjeux multiples de son temps, la sphère médiatique est amenée à repenser ses modèles économiques. Les étudiants de l’Institut de journalisme ont pu en discuter avec le patron de l’un des hebdomadaires les plus lus du pays.  

L’Obs dans une nouvelle ère

Tout juste âgé de 35 ans, le Directeur général de L’Obs, a une parfaite connaissance de l’écosystème des médias français. Après plusieurs expériences de stage dans le journalisme, il a rejoint le service commercial et financier de RMC et BFM TV. « J’ai fait le choix de la lucidité par rapport à mes compétences, je suis passé du côté de la gestion », reconnaît-il. Diplômé d’une école de commerce, le jeune cadre se sentait peut-être plus proche des chiffres que des lettres. Au cours de sa carrière, il a pu mettre en œuvre ses appétences pour la gestion des structures médiatiques. SFR Presse, Libération, KTO… sont autant de médias qui ont connu sa direction. Fort de ses expériences, Grégoire de Vaissière a choisi de relever les défis de L’Obs en 2018. Il est le cinquième directeur général depuis l’arrivée des actionnaires Xavier Niel et Mathieu Pigasse dans le titre, en 2014.

Les médias sont des entreprises avant tout

L’hebdomadaire progressiste a connu de multiples rebondissements ces dernières années, ainsi qu’une perte signifiante de chiffre d’affaire. Son directeur reconnaît les difficultés financières de l’entreprise et entend les résorber, en instaurant « un nouveau modèle économique ». Aujourd’hui, 65 % des revenus du journal proviennent des abonnements. « Mon objectif est d’accélérer le développement du portefeuille d’abonnés numériques, en passant de 22.000 à 50.000 abonnés à moyen-terme », nous confie-t-il. Autre plan de bataille : la diversification des sources de financement du magazine. « Les médias sont des entreprises avant tout », déclare-t-il. Pour contrer la baisse des revenus du print et s’adapter aux évolutions du marché, l’hebdomadaire doit « se diversifier ». L’Obs, c’est aussi une marque. « L’idée est de trouver des activités en lien avec ce que l’on fait, qui peuvent nous permettre de développer le modèle économique » souligne le dirigeant. En ce sens, un nouveau podcast de l’édition Rue 89 devrait voir le jour.

Appréhender l’écosystème des médias

Alors que l’activité print s’effondre et que les revenus publicitaires s’effritent, le numérique semble être le nouvel eldorado des entreprises médiatiques. Même si aujourd’hui, « une très grosse partie du gâteau échappe aux médias », estime le patron de L’Obs, en références aux géants du net. « Le numérique a donné l’illusion au public que l’information de qualité pouvait être gratuite », poursuit-il. Et pourtant, rien n’est gratuit, tout se finance d’une manière ou d’une autre. Quant au modèle de distribution des journaux, auparavant linéaire, il ne l’est plus. « Il y a toujours une bataille qui se mène entre les plateformes internet et les éditeurs de presse sur les contenus ». Le gestionnaire de l’hebdomadaire souhaite « reprendre la main » sur cet aspect.

Trouver le bon groupe de presse qui vous permettra de mener à bien votre passion

Au-delà du seul exemple de L’Obs, Grégoire de Vaissière a apporté aux étudiants des clés de lecture pour mieux appréhender l’écosystème des médias. Avec humilité et transparence, il leur a permis de comprendre que chaque entreprise médiatique se confronte au triptyque du capital, de la gouvernance et de l’indépendance éditoriale. « Ce qui est important, c’est de trouver le bon groupe de presse qui vous permettra de mener à bien votre mission et passion en tant que journaliste, de manière indépendante » a-t-il conclu, rappelant que « votre choix de structure ne sera pas anodin ».